Veilleurs de nuit une expérience nocturne de 12 heures
Mai 2021
Lorsque les organisateurs de Malley en quartiers nous proposent de présenter une écriture de paysage sur la friche des anciens abattoirs de Lausanne, d’emblée nous avons le désir d’expérimenter la nuit comme temps de partage. Que s’y passait-il quand les travailleur·es de jour quittaient les lieux ?
Nous présentons une restitution finale sous la forme d’une veillée collective la nuit du 1er au 2 mai 2021. La veillée est un espace-temps particulier chargé de divers rituels. Nous allons donc prendre le relais des journalier·es et nous transformer en veilleur·es. Durant ce laps de temps, comment garderont-nous les yeux ouverts ?
Ensemble, nous allons nous aider à rester éveillé·es et (sur)veiller ce lieu apparemment endormi. Ensemble, nous allons vivre l’expérience de 12 heures sur la friche d’aujourd’hui.
L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. Georges Perec, Espèces d’espaces
Les mots de Perec accompagnent cette dramaturgie théâtre-paysage hors les murs et in situ que nous structurons par trois mouvements:
Entrer: Comment entrons-nous sur un territoire? Quels sont les seuils? Comment dans la continuité d’une marche se révèle-t-il fragmenté?
Occuper: Nous planterons le campement de notre veillée dans un espace que nous avons nommé «l’arène». Ce sera notre base située à la lisière de la petite forêt. C’est depuis là que nous ferons diverses rondes.
Sortir: La sortie est difficile à anticiper. Une seule consigne sera de laisser «l’arène» telle que nous l’avons trouvée. Il s’agira d’effacer les traces de notre passage.
Au moment de partir, chargé·es de nouvelles perceptions, nous partageons un slogan de mai 68 rapporté par Michael Foessel dans La nuit, vivre sans témoin:
On ne peut plus dormir tranquille lorsqu’on a une fois ouvert les yeux.
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Conception, écriture et performance: Maria Da Silva et Nicolas Dutour Création sonore: Olga Kokcharova et Antoine Läng Regard extérieur: Yvane Chapuis Avec la participation de: Salvatore Bevilacqua (Malley en quartiers), Benoît Biéler (SDOL), Frédéric Sapin (SIL), Liliane, ses deux ânes et le monde du vivant.
Remerciements: Élodie Brunner, Léa Marie d’Avigneau, Jérémy Gremion, Matthieu Jaccard, Etienne Räss, Elsa Sudry, les équipes du Sleep-in, des SIL, de la déchetterie et du TKM.
Photos: Grégory Biéler et Antoine Berthier
Une proposition hors-les-murs et in situ, menée dans le cadre de la Mission Recherche de La Manufacture-Haute école des arts de la scène/HES-SO, en partenariat avec le TKM et la ville de Renens.
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Du 1er mai à 19h au 2 mai à 7h.
Lieu de rendez-vous: sortie des anciens abattoirs, devant la statue de Pierre Blanc (en face de la brasserie des abattoirs).
À prendre avec soi : masque, veste de pluie, habits chauds, une tente, sac de couchage, chaussures de marche, lampe frontale, smartphone et casque, thermos de café́ ou thé chaud, pic nic.
Covid 19. Le plan de protection et les distances sanitaires seront respectés.
Annulé en cas de pluie. Les personnes inscrites seront personnellement contactées.